Objectifs/Historique

Interview de Marie-Thérèse Bolly membre fondatrice d’IEDD. (Copyright Canal C)

L’association est née de la volonté d’Eric Tondé et de quelques-uns de ses amis, à la suite de l’opération Patchworld, à laquelle ils avaient participé, en mars 2000.

Cette opération avait été mise sur pied par la Ville de Namur, qui avait décidé de célébrer ainsi le passage au nouveau millénaire. Elle a duré un mois. ll s’agissait de permettre à un millier de jeunes Namurois en fin d’études secondaires, toutes écoles confondues et tous niveaux scolaires confondus également, de rencontrer d’autres réalités, d’autres modes de vie, d’autres valeurs, d’autres nécessités. L’objectif n’était donc pas « touristique ». Il ne s’agissait pas non d’une action de solidarité. Il s’agissait plutôt de sensibiliser les jeunes Namurois à ce que l’on pourrait appeler l’interculturel ».

Pour rappel, Patchworld succédait à une autre opération, celle du « Train des 1000 », qui, quelques années plus tôt, avait emmené un millier de jeunes Namurois vers les sites des camps de concentration, dans le but de les confronter à la problématique de la guerre, de la violence et de l’intolérance.

C’est un peu par hasard que Roland Maison et Marie-Thérèse ont été impliqués dans l’opération Patchworld. L’équipe organisatrice avait souhaité utiliser une des peintures de Roland pour figurer sur le logo de l’opération. C’est ainsi qu’ ils ont été embarqués dans cette aventure et qu’ils sont partis, en tant qu’encadrants Ville de Namur, avec le groupe de l’école Sainte-Marie. Ils étaient surtout responsables de l’intendance et de la sécurité, avec Michèle, infirmière au CHR. Le groupe de Sainte-Marie était encadré par deux professeurs, Baudouin Lafontaine et Jacques Rouard, chargés des aspects pédagogiques et relationnels. Ont aussi participé à ce séjour de 10 jours au Burkina 6 jeunes Burkinabés, dont Eric, Ibrahim et Sali, qui sont par la suite devenus membres fondateurs de l’IEDD. En tant qu’encadrants Ville, Marie-Thérèse et Roland ont été complètement intégrés dans le groupe tout au long du voyage.

Cette expérience a laissé des traces. Des liens se sont concrétisés, des échanges se sont poursuivis, entre les jeunes d’ici et de là-bas, entre ces derniers et les profs, entre les jeunes du Burkina et les anciens encadrants namurois de Patchworld.

Ce qui a été particulièrement étonnant, pour Marie-Thérèse et Roland, c’est l’impact de ce court voyage d’une dizaine de jours sur les jeunes Burkinabés qui y ont participé. Plusieurs d’entre eux ont en effet confié que ce séjour leur avait permis de découvrir autrement leur propre pays, notamment les conditions de vie extrêmes qui sont celles des populations rurales au Burkina. C’était comme s’ils avaient découvert leur pays pour une seconde fois, à travers les yeux des jeunes Namurois.

Cette prise de conscience serait probablement restée lettre morte, si ces jeunes Burkinabés n’avaient pas été soutenus, dès le départ, par Mamadou Goïta, alors coordinateur d’Oxam-Belgique à Ouagadougou pour toute l’Afrique de l’Ouest. Mamadou Goïta n’a jamais cessé de les encourager et de les conseiller dans le désir de « faire quelque chose pour les paysans de leur pays ». Il faut savoir que c’est déjà lui qu’avait contacté le groupe Oxfam Jeunes Magasins du Monde de l’école Sainte-Marie, pour préparer le voyage Patchworld.